ERASURE – Série de portraits dans l’effacement
Erasure s’attache à ce moment où la figure bascule entre présence et disparition. Les visages se dérobent, les silhouettes s’évident : ce qui reste, c’est la trace, la posture, la respiration d’un corps. En gommant les signes identitaires, la série déplace le portrait vers la mémoire et l’imaginaire du spectateur. On n’est plus dans l’indexation, mais dans l’écho.
La démarche est volontairement minimale : défocalisation à la prise de vue, vitesses lentes, micro-mouvements assumés. La lumière est douce, presque laiteuse ; la palette, tenue. Les formats jouent le face-à-face, parfois en diptyque, pour laisser affleurer des variations d’attitude plus que des traits. Tout se passe “dans” l’appareil : aucune retouche spectaculaire, seulement un réglage qui accepte le flou comme matière.
Erasure invite à compléter ce qui manque. Le spectateur projette, reconstruit, doute — et c’est là que le portrait advient, en filigrane. La série propose une éthique de la réserve : montrer sans exposer, révéler sans dévoiler. Entre spectral et intime, elle ouvre un espace de lecture où l’identité se raconte autrement, à la vitesse de l’ombre.












